Le calcul des charges en portage salarial : le guide complet pour estimer son salaire

Posté le 14 Juin 2024

Opter pour le portage salarial est une solution intéressante à bien des égards pour le consultant indépendant qui jouit alors du statut de salarié tout en conservant son indépendance.

En devenant salarié porté, le freelance voit toutefois sa rémunération évoluer et doit s’acquitter de charges sociales qui vont représenter environ 45 à 50 % de son chiffre d’affaires. Il est donc important de bien comprendre la répartition et la proportion de ces charges afin de calculer ses tarifs au mieux et bénéficier de la meilleure rémunération possible.

Le calcul des charges en portage salarial : le guide complet pour estimer son salaire

Vous souhaitez passer en portage salarial mais voulez en savoir plus sur les charges qui vont vous être prélevées avant de prendre une décision ? 2i Portage vous explique comment calculer le montant des charges sociales (et autres frais), afin que vous puissiez vous faire une idée précise de votre rémunération en portage salarial.

Les différents types de charges en portage salarial

En portage salarial, deux types de charges sont prélevées sur la rémunération brute du consultant :

  • les charges patronales,
  • et les charges salariales.

Celles-ci sont prélevées sur le chiffre d’affaires du consultant porté comme suit :

  1. La société de portage retire ses frais (entre 5 et 10 %).
  2. Elle prélève ensuite les charges patronales pour ne laisser que le salaire brut.
  3. C’est ensuite au tour des cotisations sociales qui sont prélevées afin de ne laisser que le salaire net.

Mais voyons tout cela plus en détail…

Les charges patronales

Ces charges, aussi appelées cotisations employeurs, sont calculées sur le chiffre d’affaires H.T amputé des frais de gestion.

Elles sont dues par l’employeur, c’est-à-dire la société de portage salarial, et financent divers organismes et régimes, notamment :

  • L’assurance maladie, maternité, invalidité et décès,
  • Les accidents du travail et maladies professionnelles,
  • L’assurance vieillesse,
  • Les allocations familiales,
  • L’assurance chômage,
  • La formation professionnelle,
  • Le fonds national d’aide au logement,
  • La contribution solidarité autonomie.

Le taux de charges patronales se situe généralement autour de 30 % du chiffre d’affaires H.T (duquel ont été retirés les frais de gestion de la société de portage généralement compris entre 5 et 10%). Elles constituent donc un élément important du coût global d’un salarié porté pour l’entreprise cliente.

Les charges salariales

Les charges salariales correspondent quant à elles aux cotisations sociales directement prélevées sur le salaire brut du salarié porté. Tout comme les charges patronales, elles sont destinées à financer différents organismes et régimes de protection sociale :

  • L’assurance maladie,
  • L’assurance vieillesse (retraite de base et complémentaire),
  • Les allocations familiales,
  • L’assurance chômage,
  • La CSG (Contribution Sociale Généralisée) et la CRDS (Contribution au Remboursement de la Dette Sociale).

Le taux global des charges salariales oscille généralement entre 21 et 23 % du salaire brut (soit environ 15% du CA). Leur montant est directement déduit du salaire brut pour obtenir le salaire net.

Concrètement, cela signifie donc que les charges sociales (charges patronales + salariales) représentent environ 45-50 % ou plus du chiffre d’affaires généré par le salarié porté. Cette proportion peut toutefois être plus ou moins élevée en fonction de la situation du salarié. Mais passons à la méthode de calcul des charges pour mieux comprendre tout cela.

Comment calculer les charges en portage salarial ?

Pour calculer le montant total des charges, il faut déterminer son assiette de calcul et y appliquer les différents taux de cotisation. Et, pour compliquer un peu la tâche, certains prélèvements sont soumis à un plafond annuel alors que d’autres sont déplafonnés.

Alors oui, c’est vrai que tout ça peut paraître compliqué… Mais pas de panique, nous allons illustrer tout ça avec quelques exemples pour clarifier.

Commençons, d’abord par calculer le montant des charges salariales.

Simulation de calcul des charges salariales : cas pratique

Pour bien comprendre le calcul des charges salariales, prenons l’exemple concret d’un freelance en portage salarial dont le salaire brut mensuel s’élève à 3 500 €. Voici le détail des différentes charges salariales qui s’appliquent :

  • Assurance vieillesse plafonnée (6,90 % jusqu’à 3 864 €) : Destinée à financer la retraite de base du salarié, cette cotisation se calcule sur la partie du salaire brut inférieure ou égale au plafond de la Sécurité sociale, qui est de 3 864 € mensuel en 2024. Ici, le salaire étant inférieur à ce plafond, la cotisation est de :
    • 3500 x 6,90% = 241,50€.
  • Assurance vieillesse déplafonnée (0,40%) : Cette cotisation complète la précédente et est calculée sur la totalité du salaire brut. Dans notre cas, cela donne :
    • 3500 x 0,40% = 14€.
  • CSG (9,20%) : La Contribution Sociale Généralisée est un impôt qui finance la protection sociale. Elle est calculée sur 98,25 % du salaire brut (une réduction de 1,75% étant appliquée pour frais professionnels). Soit ici :
    • 3500 x 98,25% x 9,20% = 316,36 €.
  • CRDS (0,50%) : La Contribution au Remboursement de la Dette Sociale suit les mêmes règles de calcul que la CSG. Elle s’élève donc à :
    • 3500 x 98,25% x 0,50% = 17,19 €.

En additionnant toutes ces charges salariales (241,50 + 14 + 316,36 + 17,19), on obtient un total de charges salariales d’environ 589,05 €.

Pour obtenir le salaire net, il suffit ensuite de déduire ces charges du salaire brut :
 3500 – 589,05 = 2 910,95 €.

Le salaire net représente donc environ 83 % du salaire brut (2910,95 / 3500).

Mais vous l’aurez compris, le calcul ne s’arrête pas là pour vous, freelance porté, puisqu’il faudra aussi prendre en compte les charges patronales. Voyons comment celles-ci se décomposent.

Exemple détaillé de calcul des charges patronales

Intéressons-nous maintenant aux charges patronales qui s’appliquent pour ce même salaire de 3 500 euros :

  • Assurance maladie (13%) : Ce prélèvement finance la Sécurité sociale. Elle est calculée sur la totalité du salaire brut et s’élève donc à :
    • 3500 x 13% = 455 €.
  • Assurance vieillesse plafonnée (8,55 % jusqu’à 3 864 €) : Cette charge sert à financer la retraite de base du salarié. Étant soumise à un plafond de 3 864 € en 2024, elle est ici de :
    • 3500 x 8,55% = 299,25€.
  • Assurance vieillesse déplafonnée (2,02%) :  il s’agit du pendant salarial de la cotisation patronale du même nom. Son calcul donne :
    • 3500 x 2,02% = 70,7 €.
  • Allocations familiales (3,45%) : cette charge, relative aux allocations familiales, est uniquement due par l’employeur. Elle participe au financement des prestations familiales et est calculée sur la totalité du salaire brut, soit :
    • 3500 x 3,45% = 120,75€.
  • Assurance chômage (4,05% jusqu’à 15 456 €) : elle permet de financer l’indemnisation chômage et se calcule sur la partie du salaire brut inférieure ou égale à 4 fois le plafond de la Sécurité sociale, soit 15 456 € mensuel en 2024. Notre consultant étant en deçà de ce seuil, ses charges patronales seront de :
    • 3500 x 4,05% = 141,75€.
  • Contribution solidarité autonomie (0,30%) : Cette contribution finance des actions en faveur de l’autonomie des personnes âgées et handicapées. Calculée sur la totalité du salaire brut, elle est ici de :
    • 3500 x 0,30% = 10,50€.
  • Formation professionnelle (1% sauf pour les entreprises de moins de 11 salariés) : elle finance notamment le compte personnel de formation (CPF). Elle s’élève ici à :
    • 3500 x 1% = 35€.
  • Fonds national d’aide au logement (0,10% jusqu’à 46 368€ annuels) : ce prélèvement est plafonné au niveau du plafond de la Sécurité sociale. Dans notre exemple, il est de :
    • 3500 x 0,10% = 3,50€.
  • Accident du travail (taux variable, ici 1%) : Ce prélèvement vise à financer les risques professionnels a un taux qui varie selon l’activité de l’entreprise. Ici, en supposant un taux de 1%, cela donne :
    • 3500 x 1% = 35€.
  • Retraite complémentaire (taux variable, ici 4,72%) : le taux de cette cotisation destinée à financer votre retraite complémentaire varie en fonction du salaire. Ici, le consultant touche un salaire brut de 3500 € (tranche 1), le taux applicable est donc de 4,72%. Ce qui donne le calcul suivant :
    • 3500 x 4,72% = 165,2 €.
  • AGS (0,20%) : cette contribution correspond à l’assurance de garantie des salaires qui permet d’assurer le paiement du salaire d’un salarié même en cas de défaut de l’entreprise. En l’espèce elle équivaut à :
    • 3500 x 0,2% = 7 €.
  • Prévoyance des cadres (1,50%) : Ce prélèvement s’ajoute à ceux de la sécurité sociale pour couvrir le risque de décès du salarié cadre. Dans notre cas, son montant est de :
    • 3500 x 1,5% = 52,5 €.

Le total de ces charges patronales s’élève donc à environ 1 395,7 euros (455 + 299,25 + 70,7 + 120,75 + 141,75 + 10,50 + 35 + 3,50 + 35 + 165,2 + 7 + 52,5).

À noter : en fonction de l’activité exercée, certaines taxes résiduelles peuvent s’appliquer et les taux peuvent varier.

Pour calculer le coût global du salarié porté pour l’entreprise cliente, il faut ensuite ajouter ce montant de charges patronales au salaire brut :

  • 3500 + 1395,7 = 4 895,7 euros.

À ce coût, il faut encore ajouter les frais de gestion facturés par la société de portage salarial, qui sont généralement un pourcentage du chiffre d’affaires réalisé par le consultant (entre 5 et 10%).

Comme vous pouvez le constater, il existe une réelle différence entre le chiffre d’affaires généré, le salaire brut négocié et le salaire net finalement perçu en portage salarial.

Il est donc important pour le consultant de bien appréhender ces notions pour fixer un TJM (tarif journalier moyen) en adéquation avec son besoin de rémunération nette, tout en restant compétitif sur son marché.

Maîtriser ces paramètres, c’est se donner les moyens de piloter sereinement son activité en portage salarial.

Tous ces calculs vous ont fait peur ? Rassurez-vous, 2i Portage vous facilite la tâche avec son simulateur !

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L’impact des charges sur la rémunération nette du salarié porté

Au final, les charges salariales et patronales représentent une part significative du coût d’un consultant en portage salarial. Sur un salaire brut de 3 500 euros, elles se montent à près de 1 985 euros !

Pour le consultant, cela signifie que son salaire net ne représente qu’environ 60 % de son coût global pour l’entreprise cliente (hors frais de gestion). Il est donc important de bien prendre en compte ces charges lors dela négociation de son taux journalier (TJM) afin de s’assurer un revenu net satisfaisant.

D’où l’intérêt de faire appel à une société de portage salarial reconnue qui propose un taux de gestion compétitif, comme 2i Portage avec ses 6 % de frais. Certaines sociétés peu scrupuleuses n’hésitent pas à gonfler leur marge, amputant d’autant la rémunération finale du consultant.

Vous l’aurez compris, les charges sociales viennent largement grever la rémunération du salarié, mais ce ne sont pas les seules…

Les autres éléments impactant la rémunération

Au-delà des charges sociales, d’autres éléments viennent influencer le montant de la rémunération en portage salarial :

  • Le taux de gestion de la société de portage : plus il est élevé, plus il réduit mécaniquement le salaire brut et donc le salaire net du consultant.
  • Les frais professionnels : les frais engagés par le consultant dans le cadre de ses missions (déplacements, repas, hébergement, matériel…) peuvent être déduits du chiffre d’affaires pour augmenter d’autant la marge brute et donc le salaire. Encore faut-il les justifier.
  • Les congés payés : en portage, les congés payés sont rémunérés en plus du salaire de base, à hauteur de 10%. Ils constituent un avantage social non négligeable et sont à provisionner.
  • Les primes et bonus : en fonction des accords négociés avec l’entreprise cliente, le consultant peut percevoir diverses primes (13e mois, prime d’objectifs…) qui viendront s’ajouter à son revenu.
  • Les dispositifs d’épargne salariale : participation, intéressement, plan d’épargne entreprise… Autant de mécanismes auxquels le salarié porté peut prétendre pour compléter sa rémunération.

Toutes ces dépenses vous découragent d’opter pour le portage salarial ? Pas de panique, en choissant le bon partenaire et en prenant les bonnes décisions, il est facile d’optimiser sa rémunération en portage salarial.

Comment optimiser sa rémunération nette en portage salarial ?

Face à l’importance des charges sociales, les consultants en portage salarial ont tout intérêt à optimiser leur rémunération pour sécuriser leurs revenus. Plusieurs leviers existent :

  • Choisir une société de portage au taux de gestion attractif, comme 2i Portage et ses 6% de frais, pour limiter l’impact sur le salaire brut.
  • Négocier un TJM cohérent qui intègre le montant des charges et permette d’atteindre le salaire net visé.
  • Optimiser ses frais professionnels en les justifiant scrupuleusement pour augmenter la marge brute et donc le salaire.
  • Lisser sa rémunération sur l’année en provisionnant les congés payés et en négociant des primes pour éviter les variations de revenus trop importantes.
  • Recourir aux dispositifs d’épargne salariale quand cela est possible pour se constituer une épargne défiscalisée.
  • Se former régulièrement pour monter en compétences et pouvoir prétendre à des missions mieux rémunérées.

En maîtrisant ces différents paramètres, le consultant en portage salarial sera en mesure de gérer au mieux son statut d’indépendant et de sécuriser ses revenus dans la durée.

Les spécificités du portage salarial en matière de charges sociales

Si le calcul des charges en portage salarial répond globalement aux mêmes règles que pour les salariés classiques, quelques spécificités méritent d’être soulignées :

  • L’assiette de calcul des cotisations : en portage, l’assiette de calcul des cotisations est constituée du salaire brut augmenté de l’indemnité de congés payés (10%). Cela majore donc légèrement le montant des charges par rapport à un salarié classique.
  • Le taux AT/MP (accident du travail / maladie professionnelle) : alors qu’il est fonction du risque réel lié à l’activité pour les entreprises, ce taux est fixé forfaitairement à 0,85% pour les sociétés de portage, quel que soit le métier du consultant.
  • Le versement mobilité (ex-versement transport) : cette contribution destinée à financer les transports en commun est due par les sociétés de portage implantées dans une zone concernée, comme l’Ile-de-France. Son taux varie de 1,5 à 2,85% selon les territoires.
  • La contribution unique à la formation professionnelle et à l’alternance (CUFPA) : depuis 2019, cette contribution de 1% regroupe l’ancien financement de la formation professionnelle, la taxe d’apprentissage et la contribution alternance. Son calcul comporte une part déplafonnée et une part plafonnée.
  • Le forfait social sur l’intéressement et la participation : s’il met en place ces dispositifs d’épargne salariale, l’employeur est redevable d’un forfait social de 20%, sauf pour les entreprises de moins de 50 salariés pour l’intéressement et de moins de 250 salariés pour la participation.

Autant de subtilités qui nécessitent une bonne maîtrise de la législation sociale de la part de la société de portage.

Malgré les possibilités d’optimisation, toutes ces charges vous inquiètent ? Elles vous paraissent trop élevées ? C’est vrai, ces charges ont un coût élevé, mais en réalité, elles ne sont pas si élevées que cela au regard des bénéfices que vous procure le portage salarial.

Les avantages du portage salarial en matière de protection sociale

Au-delà de l’aspect financier, les charges sociales ouvrent droit à une protection sociale complète pour le salarié porté :

  • Une couverture maladie, maternité, invalidité et décès identique à celle des salariés classiques.
  • Des droits à la retraite alignés sur le régime général et les régimes complémentaires (Agirc-Arrco).
  • Une couverture chômage permettant de bénéficier de l’allocation de retour à l’emploi (ARE) en cas de perte d’activité involontaire.
  • Des garanties en cas d’accident du travail ou de maladie professionnelle (prise en charge des soins, indemnités journalières, rente d’incapacité…).
  • L’accès aux prestations familiales de la CAF (allocations familiales, aide au logement…).

Autant d’avantages qui sécurisent le parcours professionnel des consultants en portage et les assimilent, en termes de protection sociale, aux salariés classiques.

Les charges en portage salarial : ce que vous devez retenir

En résumé, les charges sociales représentent une composante importante de la rémunération en portage salarial. Si leur calcul peut sembler complexe de prime abord, il répond en réalité à des règles précises qu’il est important de maîtriser pour gérer au mieux son statut et optimiser ses revenus.

En s’appuyant sur une société de portage experte comme 2i Portage, vous pouvez vous concentrer sereinement sur votre cœur de métier, sans vous soucier des aspects administratifs et comptables. Vous bénéficiez ainsi d’une gestion optimisée de vos charges et d’une protection sociale complète, gages d’un parcours professionnel sécurisé.

Alors, prêt à franchir le cap du portage salarial en toute connaissance de cause ?

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